Développement

5 grands projets d’expansion ferroviaire et routière en Afrique de l’Ouest

L’Afrique de l’Ouest connaît une transformation majeure de ses infrastructures de transport. Avec des investissements massifs et une coopération régionale renforcée, ces projets visent à désenclaver les territoires, stimuler le commerce intra-africain et accélérer l’intégration économique. Voici cinq initiatives phares qui redessinent la carte des transports dans la région.

1. Le corridor autoroutier Abidjan-Lagos

Relier les économies côtières

Avec ses 1 028 km, cette autoroute transnationale connectera cinq pays : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigéria. Elle traversera huit ports majeurs et desservira des villes dynamiques comme Accra, Lomé et Cotonou.

Tableau récapitulatif

Caractéristique Détails
Coût total 15,6 milliards de dollars
Début des travaux 2026
Livraison prévue 2030
Nombre de voies 4 à 6 voies (8 voies à Lagos)
Impact économique +30 % de trafic commercial régional d’ici 2035

Points clés

  • Connectivité accrue : 63 échangeurs relieront les zones industrielles et agricoles.
  • Financement innovant : Partenariats public-privé et soutien de la Banque africaine de développement.
  • Effet multiplicateur : Création de 250 000 emplois directs et indirects.

2. La Boucle ferroviaire Abidjan-Ouagadougou-Niamey

Un réseau intégré pour l’hinterland

Ce projet de 2 928 km relie cinq capitales : Abidjan, Ouagadougou, Niamey, Cotonou et Lomé. Il combine réhabilitation d’axes existants et construction de nouvelles voies.

Tableau récapitulatif

Caractéristique Détails
Investissement 7 milliards de dollars (estimation)
Longueur construite 1 234 km
Longueur réhabilitée 1 657 km
Pays concernés Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Niger, Togo
Objectif commercial Réduire de 40 % les coûts de transport des marchandises

Avancées récentes

  • Adoption d’un plan d’action en 2023 pour accélérer les études techniques.
  • Création prévue d’un centre de formation ferroviaire régional.

3. Le corridor Dakar-N’Djamena-Djibouti

Une colonne vertébrale transcontinentale

Ce corridor mixte (route et rail) s’étend sur 6 666 km, traversant dix pays. Il facilitera les échanges entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est.

Tableau récapitulatif

Caractéristique Détails
Section ferroviaire 5 139 km (coût : 14,05 milliards de dollars)
Section routière 1 527 km (coût : 2,2 milliards de dollars)
Financement Union européenne et NEPAD-IPPF
Enjeu stratégique Désenclaver le Sahel et sécuriser les flux logistiques

Étapes clés

  • Études de préfaisabilité finalisées en 2024 pour les « chaînons manquants ».
  • Modernisation prévue des postes frontaliers pour réduire les temps d’attente.

4. Le Liberty Corridor (Guinée-Libéria)

Un accès vital aux minerais

Ce corridor ferroviaire de 800 km reliera les mines de fer guinéennes au port libérien de Didia. Conçu pour un usage multi-utilisateurs, il intégrera aussi des pipelines et fibre optique.

Tableau récapitulatif

Caractéristique Détails
Investisseurs clés HPX et Guma Africa
Capacité de transport 100 millions de tonnes de minerai/an
Projets annexes Développement urbain autour des gares
Avancement Signature d’une lettre d’intention en 2024

Perspectives

  • Création de hubs logistiques à Kindia (Guinée) et Didia (Libéria).
  • Réduction de 50 % des coûts d’exportation du minerai.

5. Le corridor Douala-N’Djamena

Désenclaver le Tchad

Ce projet binational (Cameroun-Tchad) modernise 577 km de routes et voies ferrées. Il inclut la construction d’un pont à double voie sur le fleuve Logone.

Tableau récapitulatif

Caractéristique Détails
Financement 577 millions de dollars (Banque mondiale et UE)
Axes réhabilités N’Djaména-Guélendeng et Moundou-Koutéré
Impact démographique Dessert 35 % de la population camerounaise et 20 % de la population tchadienne

Bénéfices attendus

  • Réduction de 30 % du temps de trajet entre Douala et N’Djamena.
  • Sécurité renforcée grâce à des aires de stationnement pour camions.

Conclusion

Ces projets symbolisent une nouvelle ère de coopération en Afrique de l’Ouest. En combinant routes, rails et technologies, ils posent les bases d’un marché régional intégré, capable de rivaliser à l’échelle mondiale. Leur succès dépendra de la pérennisation des financements et de l’harmonisation des réglementations frontalières.