7 développements clés dans le secteur hydroélectrique suisse
La Suisse consolide son leadership en hydroélectricité grâce à des innovations technologiques, des partenariats internationaux et une approche équilibrée entre production énergétique et préservation écologique. Découvrez les avancées récentes qui redéfinissent ce pilier de la transition énergétique helvétique.
1. Capacité installée : une croissance stratégique
Avec 15 841 MW de capacité hydroélectrique en 2023 (+1,3 % vs 2022), la Suisse mise sur les grandes centrales (>10 MW), responsables de 90,6 % de la production nationale. Le projet Rheinfelden (250 MW), en phase de permis, illustre cette tendance et devrait entrer en service d’ici 2031.
Tableau : Projets phares en développement (2025)
Projet | Capacité (MW) | Statut |
Rheinfelden (AG) | 250 | Permis en cours |
Ritom Remplacement (TI) | 120 | En construction |
Trift (BE) | 80 | Permis en cours |
2. Gestion intelligente : l’apport du numérique
L’Indonésie s’inspire désormais des outils suisses de surveillance en temps réel et de maintenance prédictive, présentés lors de la Conférence hydroélectrique Indonésie-Suisse 2025. Localement, le projet Pradapunt (GR) utilise un tunnel souterrain de 4,5 km pour minimiser l’impact visuel tout en protégeant les zones humides.
3. Modernisation : entre rénovation et nouveaux chantiers
Outre la centrale de Nant de Drance (950 MW), seize projets alpins priorisés par la Confédération visent à ajouter 2 TWh d’ici 2040. Parmi eux, le barrage de Matterhorn (VS) pourrait alimenter 150 000 ménages annuellement.
4. Petites centrales : un potentiel sous conditions
Les 15 projets validés par les groupes environnementaux (Pro Natura, WWF) prouvent que les petites installations (<10 MW) peuvent concilier rendement et biodiversité. Leur contribution reste néanmoins limitée à 10 % de la production nationale, malgré un potentiel résiduel de 2 200 GWh/an.
5. Sécurité hivernale : réserves et centrales de pointe
Face à la baisse des réserves hydroélectriques (-8 % en 2024 vs 2023), la Suisse active un double mécanisme :
- Stratégie de stockage : Les barrages alpins atteignent un taux de remplissage de 80 % en septembre pour couvrir 32,3 % des besoins hivernaux.
- Centrales de réserve : Trois installations à gaz neutres en CO₂ (1 000 MW au total) seront opérationnelles dès 2026 en cas de pénurie.
6. Pompage-turbinage : l’exemple Nant de Drance
Cité comme modèle à la conférence de Jakarta, ce site produit 2,5 TWh/an et sert de référence pour les projets transfrontaliers comme Gemeinschaftskraftwerk Inn (44,5 MW), opérationnel depuis fin 2024.
Tableau : Répartition par type de centrale (2023)
Type | Part de production | Capacité moyenne |
Au fil de l’eau | 24,3 % | 4 252 MW |
À accumulation | 32,3 % | 8 226 MW |
Pompage-turbinage | 4,4 % | 3 493 MW |
7. Stratégie 2050 : un cadre législatif dynamique
La Loi sur l’énergie accélère les permis pour les projets prioritaires, tandis que des subventions fédérales soutiennent :
- Les installations solaires (8 GW en 2024).
- L’efficacité énergétique dans le bâtiment (-15 % de consommation d’ici 2030).
- Les licences longues durées (ex. Pradapunt : 80 ans).
Collaboration internationale : l’hydroélectricité suisse s’exporte
L’expertise helvétique en gestion de barrages et pompage-turbinage intéresse les pays émergents. Lors de la conférence Indonésie-Suisse 2025, les technologies de suivi ESG et d’hybridation hydro-batteries ont suscité des engagements concrets pour des partenariats futurs.
Conclusion
Entre innovation locale et coopération globale, la Suisse transforme ses défis climatiques en opportunités énergétiques. Avec 37 171 GWh de potentiel hydroélectrique et une feuille de route claire, le pays reste un acteur incontournable de la transition verte européenne.