Pourquoi le secteur de la construction au Cameroun connaît une croissance record
Le secteur de la construction au Cameroun affiche une croissance exceptionnelle depuis plusieurs années, avec des prévisions prometteuses jusqu’en 2028. Cette dynamique s’explique par une combinaison de facteurs structurels, économiques et politiques, soutenus par des investissements massifs dans les infrastructures et une urbanisation rapide. Plongeons dans les raisons derrière ce boom sans précédent.
1. Investissements publics et privés dans les infrastructures
Le gouvernement camerounais a fait des projets d’infrastructures une priorité absolue pour stimuler la croissance économique. En 2025, le budget alloué aux routes et aux transports s’élève à 574,34 milliards de FCFA (soit 51 % du budget total d’investissement). Parmi les projets phares :
- La centrale hydroélectrique de Nachtigal (capacité de 420 MW).
- L’expansion du port en eau profonde de Kribi (coût : 400 milliards de FCFA).
- La construction de 1 415 km de routes pavées d’ici 2027 dans le cadre du plan SND30.
Tableau 1 : Principaux projets d’infrastructure en 2025
Projet | Coût (milliards FCFA) | Impact économique |
Centrale de Nachtigal | 786 | Couvrira 30 % des besoins énergétiques |
Port de Kribi (Phase 2) | 400 | Augmentation de 40 % du trafic maritime |
Routes pavées (SND30) | 320 | Connectivité améliorée dans 8 régions |
Ces projets génèrent des milliers d’emplois directs et indirects, tout en attirant des capitaux étrangers. En 2025, le secteur de la construction devrait croître de 3,5 % en termes réels, selon GlobeNewswire.
2. Urbanisation rapide et demande en logements
Avec un taux d’urbanisation de 57 % en 2024, les villes comme Douala et Yaoundé font face à une pression croissante pour le logement. La population urbaine augmente de 3,8 % par an, nécessitant la construction de 100 000 nouveaux logements annuels.
Tableau 2 : Impact de l’urbanisation sur le BTP
Indicateur | Donnée 2024 | Projection 2028 |
Taux d’urbanisation | 57 % | 62 % |
Demandes de logements | 85 000 unités/an | 110 000 unités/an |
Croissance du secteur BTP | 7,4 %/an | 6,3 %/an |
Pour répondre à cette demande, le gouvernement a lancé des programmes de logements sociaux et encouragé les partenariats public-privé. En 2025, 108,72 milliards de FCFA sont consacrés à la rénovation d’hôpitaux et d’écoles.
3. Soutien politique et réglementaire
Le Cameroun s’appuie sur des stratégies nationales comme le Plan SND30 (2020-2030) pour structurer ses investissements. Ce plan vise à :
- Porter la longueur des routes pavées à 11 300 km d’ici 2027.
- Atteindre une croissance annuelle moyenne de 6,3 % dans le BTP d’ici 2029.
Tableau 3 : Objectifs clés du SND30 pour le BTP
Objectif | Réalisé 2023 | Cible 2027 |
Routes pavées | 9 885 km | 11 300 km |
Part du BTP dans le PIB | 6,5 % | 8 % |
Emplois directs | 1,5 million | 2 millions |
Ces mesures s’accompagnent d’un code des marchés publics transparent, favorisant la participation des entreprises locales et internationales.
4. Dynamisme des secteurs agricole et énergétique
La hausse des prix du cacao (+129,7 % en 2024) booste les revenus des ménages ruraux, augmentant la demande en infrastructures locales. Parallèlement, la production de cacao devrait croître de 6,7 % en 2025, stimulant les exportations.
Tableau 4 : Impact du cacao sur l’économie (2024-2025)
Indicateur | 2024 | 2025 (prévision) |
Prix du cacao | +129,7 % | Stabilisation |
Production cacao | 280 000 tonnes | 300 000 tonnes |
Revenus d’exportation | 1,2 milliards $ | 1,5 milliards $ |
Côté énergie, la centrale de Nachtigal renforce l’approvisionnement, réduisant les coupures et soutenant les activités industrielles.
5. Défis à surmonter
Malgré cette croissance, le secteur rencontre des obstacles :
- Retards de paiement sur les chantiers publics, comme sur la pénétrante Est de Douala (10 % réalisé en 3 ans).
- Dépendance aux hydrocarbures, dont la production baisse de 7,5 % en 2025.
- Pression inflationniste post-COVID et crise ukrainienne.
Conclusion
La croissance record du BTP camerounais repose sur un mélange d’investissements stratégiques, d’urbanisation et de soutien politique. Si les défis persistent, les projets structurants et la diversification économique laissent entrevoir un avenir prometteur. Avec une contribution au PIB qui pourrait atteindre 8 % d’ici 2027, ce secteur reste un pilier de la transformation économique du pays.