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7 politiques d’énergie verte que chaque entreprise française devrait connaître

Face à l’urgence climatique et aux objectifs européens, la France a mis en place un cadre réglementaire ambitieux pour accélérer la transition énergétique des entreprises. Découvrez les 7 dispositifs clés qui façonnent l’avenir des entreprises françaises, des obligations légales aux aides financières, enrichis de données actualisées et d’analyses sectorielles.

1. Loi APER : accélérer les projets d’énergies renouvelables

Adoptée en mars 2023, cette loi vise à diviser par deux les délais d’instruction des projets renouvelables, avec des mesures concrètes :

Nouveautés 2025 :

  • Zones d’accélération régionales : Les collectivités locales doivent identifier des zones prioritaires pour les projets solaires et éoliens, réduisant les conflits d’usage.
  • Agrivoltaïsme renforcé : Malgré la révision à la baisse des objectifs solaires (65–90 GW d’ici 2035 au lieu de 75–100 GW), les installations agricoles compatibles restent prioritaires, à condition de maintenir 90 % de la production agricole.

Exemple concret :

  • Le projet Sun’Agri en Provence combine vignobles et panneaux solaires mobiles, augmentant le rendement viticole de 12 % tout en produisant 5 MW d’électricité.

2. Décret tertiaire : réduire la consommation énergétique des bâtiments

Obligation pour les entreprises disposant de plus de 1 000 m² de locaux tertiaires de :

  • Déclarer annuellement leurs consommations via la plateforme Operat.
  • Réduire de 40 % leur consommation d’ici 2030, avec des pénalités pouvant atteindre 1 500 €/m²/an en cas de non-respect.

Aides financières 2025 :

  • Fonds Chaleur : Doublement du budget à 600 M€/an pour la rénovation des systèmes de chauffage.
  • Exonération de taxe foncière : Jusqu’à 50 % pour les bâtiments certifiés Bâtiment Basse Consommation (BBC).

3. Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : le levier financier

Dispositif fondé sur le principe « pollueur-payeur », élargi en 2025 :

  • Nouvelles fiches standardisées : Inclusion de l’hydrogène vert et des chaudières à biomasse.
  • Bonus PME : Jusqu’à 40 % de financement supplémentaire pour les entreprises de moins de 50 salariés.

Chiffres clés :

Secteur Économies annuelles
Industrie 2,7 TWh/an
Tertiaire 1,9 TWh/an

4. Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) : la feuille de route nationale

La PPE 2025–2035, en cours de finalisation, intègre des ajustements majeurs :

  • Révision des objectifs solaires : 54 GW en 2030 (contre 60 GW prévus initialement).
  • Développement de l’éolien offshore : 2 GW supplémentaires attribués en 2025 dans le golfe de Gascogne.

Comparatif PPE 2020 vs 2025 :

Paramètre PPE 2020 PPE 2025
Part des ENR 32 % 40 %
Nucléaire 50 % 45 %
Fossiles 30 % 22 %

5. Loi LTECV : vers une économie bas carbone

La Loi de Transition Énergétique (2015) reste un pilier, avec des mises à jour en 2025 :

  • Audits énergétiques : Obligation étendue aux entreprises de plus de 50 salariés (contre 250 auparavant).
  • Mobilité durable : Crédit d’impôt de 30 % pour l’installation de bornes de recharge électrique.

Impact sectoriel :

  • Logistique : 25 % des flottes professionnelles doivent être électriques d’ici 2030.
  • BTP : Utilisation de 70 % de matériaux recyclés dans les chantiers publics.

6. Prêt Eco-Energie (PEE) : financer l’efficacité énergétique

Proposé par Bpifrance, ce prêt intègre en 2025 des critères d’innovation :

  • Hydrogène vert : Taux d’intérêt à 0,5 % pour les projets liés à la production d’H₂.
  • Industrie lourde : Plafond relevé à 750 000 € pour la modernisation des fours industriels.

Répartition des financements 2024 :

  • 45 % : Efficacité énergétique
  • 30 % : Énergies renouvelables
  • 25 % : Mobilité durable

7. Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) : décarboner l’industrie

La SNBC 2025–2035 introduit des mécanismes inédits :

  • Contrats de transition écologique : Engage les entreprises à réduire leurs émissions de 5 %/an en échange de subventions.
  • Taxe carbone aux frontières : Application progressive dès 2026 pour les secteurs sidérurgique et chimique.

Nouveaux outils :

  • Score carbone : Obligatoire sur les factures des fournisseurs dès 2026.
  • Plateforme d’échange de quotas : Marché secondaire pour les PME industrielles.

Enjeux et critiques

  • Défis logistiques : Le retard dans les raccordements électriques retarde 15 % des projets solaires.
  • Controverse nucléaire : La baisse prévue à 45 % de la part du nucléaire d’ici 2035 suscite des débats sur la sécurité énergétique.

Perspectives 2025–2030

Selon le ministère de la Transition énergétique, les entreprises françaises pourraient :

  • Économiser 15 Md€/an grâce à l’efficacité énergétique.
  • Créer 300 000 emplois dans les filières vertes, notamment l’agrivoltaïsme et l’éolien offshore.